Bien que vous n’utilisiez pas vous-même des expressions idiomatiques de la langue française, il arrive que vos collègues ou votre patron (issus d’une autre génération) les emploient devant vous. Ce serait dommage de « faire fausse route » en comprenant de travers ce qu’ils ont voulu dire… Voici donc l’explication de 9 expressions françaises qu’il est courant d’entendre au travail.
Cet article vous permet même d’aller plus loin : découvrez les origines de chaque expression, afin de « sortir votre science » au moment opportun 🤓
(Temps de lecture : 5 minutes)
Avant de vous dévoiler le sens et l’origine de 9 expressions que vous pouvez entendre au travail, revenons sur la définition d’ « expression idiomatique ». Attention, mode cours de français ON 👩🏻🏫
Une expression idiomatique est un groupe de mots propre à une langue, ayant un sens souvent figuré ou imagé. Cela permet de se faire une représentation mentale de l’expression, afin de la comprendre plus facilement. L’expression idiomatique porte un sens par son tout et non par chacun des mots qui la composent. Elle est d’ailleurs rarement traduisible mot à mot.
Les expressions idiomatiques ne doivent pas être prises au sens littéral ou au premier degré. Elles sont souvent liées à des coutumes ou des faits inspirés du passé. On dit qu’elles font d’ailleurs la richesse d’une langue, car elles ont pour origine la littérature ou la sagesse populaire et appartiennent donc au patrimoine socioculturel d’une langue.
Maintenant que vous savez ça, décortiquons ensemble 9 expressions communes dans le milieu professionnel.
Vous n’êtes sûrement pas passé à côté du titre de cet article. Avez-vous remarqué qu’une expression, que vous pourriez tout à fait entendre au bureau, se cache dedans ?
C’est-à-dire ? Passer pour un idiot, un imbécile.
Un petit exemple ? J’ai fait une erreur dans ma présentation l’autre jour, je suis passé pour une buse auprès de tous mes collègues.
Et, ça vient d’où ? L’expression nous vient du XVIe siècle. À cette époque, le mot buse devient synonyme d’imbécile. Le fait est que cet oiseau ne bouge pas la tête pendant un long moment lorsqu’il chasse, ce qui lui donne un air lent et mou (à tort). Alors, méfiez-vous si votre patron vous traite de « triple buse »… Ce n’est pas un compliment 🙄
C’est-à-dire ? Cette expression signifie devancer, prendre de vitesse.
Un petit exemple ? Tu m’as coupé l’herbe sous le pied, j’allais proposer la même idée !
Et, ça vient d’où ? Pour la faire courte : dans le passé, « herbe » voulait dire « légumes » (légumes verts, salades…). Ce mot avait la même symbolique que le pain, c’était un moyen de subsistance. Ainsi, si on enlevait l’herbe (comme le pain) à quelqu’un, il ne pouvait pas vivre. Couper l’herbe juste sous le pied (car généralement c’est ici qu’on la trouve) de quelqu’un revient donc à le priver de quelque chose dont il aurait disposé si on ne l’avait pas pris avant.
C’est-à-dire ? Atteindre deux objectifs (ou plus) grâce à une seule action ou par un seul moyen.
Un petit exemple ? Organiser cette « soirée de Noël » était une excellente idée. Les salariés et les clients se sont amusés. On a fait d’une pierre deux coups !
Et, ça vient d’où ? Pendant très longtemps (même à la préhistoire) les Hommes maniaient la fronde pour chasser. Cet objet permettait de jeter des projectiles pour atteindre une cible. Au sens propre il est donc facile de comprendre que quand le projectile (souvent une pierre) touchait deux cibles, on faisait avec une pierre deux coups.
C’est-à-dire ? Renoncer, abandonner (parfois de peur de ne pas réussir).
Un petit exemple ? Ce projet me prend trop de temps, j’en ai assez, je jette l’éponge.
Et, ça vient d’où ? Cette expression parfois utilisée au travail nous vient pourtant d’un tout autre univers : le sport. Et particulièrement, de la boxe. Les managers des boxeurs utilisaient une éponge pour essuyer le visage et les blessures de leur poulain. Quand ils se rendaient compte que leur protégé ne gagnerait jamais le combat, ils jetaient littéralement l’éponge sur le ring pour signaler leur abandon.
C’est-à-dire ? Être arrogant, prétentieux.
Un petit exemple ? Bruno a la grosse tête depuis qu’il a eu sa promotion.
Et, ça vient d’où ? Vous avez déjà participé à un carnaval traditionnel ? Si ce n’est pas le cas, sachez qu’en début de cortège, il y a une personne qui porte un masque énorme (une grosse tête), histoire de montrer à tout le monde que c’est lui le plus important.
C’est-à-dire ? Commander quelqu’un, avec beaucoup d’autorité.
Un petit exemple ? Ma collègue Catherine me mène à la baguette, car elle a plus d’ancienneté que moi.
Et, ça vient d’où ? La baguette en question, c’est l’épée dont se servaient les chefs militaires pour commander leurs troupes. Depuis, baguette = autorité (comme celle du chef d’orchestre qui guide ses musiciens).
C’est-à-dire ? Monter en grade dans la hiérarchie.
Un petit exemple ? Il est passé chef d’équipe, il a pris du galon.
Et, ça vient d’où ? Nous restons dans le domaine militaire avec cette expression un peu moins courante au travail. Le galon est un signe distinctif de grade militaire. Plus on en a, plus on a un poste haut placé.
C’est-à-dire ? Être peu payé pour le travail fourni.
Un petit exemple ? Je travaille comme un dingue, plus de 40 heures par semaine, et pourtant je suis payé au lance-pierre.
Et, ça vient d’où ? Au départ, la locution « avec un lance-pierre » signifiait « de manière rapide et approximative ». Car les tirs effectués avec cette arme l’étaient souvent. Par glissement, l’expression a pris le sens de « vite et insuffisamment » (comme dans « manger avec un lance-pierre »). Dans l’expression actuelle, la notion de vitesse a disparu pour ne laisser place qu’à l’idée d’insuffisance.
C’est-à-dire ? Cette expression familièrement utilisée au travail veut dire « avoir beaucoup de choses à faire ».
Un petit exemple ? Il me reste 9 articles de blog à rédiger d’ici la fin de la semaine, j’ai du pain sur la planche.
Et, ça vient d’où ? Notez que l’expression a totalement changé de sens depuis sa première utilisation, au XIXe siècle. À l’époque lorsqu’on avait du pain sur une planche, c’était une bonne chose, car on avait assez de pain pour tenir tout l’hiver. Il semble plus vraisemblable que l’expression actuelle soit empruntée au domaine juridique et aux rations de pain que les juges accordaient aux criminels condamnés à de longues peines.
Aviez-vous déjà entendu ces expressions au travail ?
👉 Et dites-moi, vous êtes plutôt Team #puriste (bien sûr, j’utilise souvent ces expressions idiomatiques) ou Team #WTF (no way, j’utilise pas ça moi) ?
Et pour ceux qui voudraient aller plus loin, j’ai dédié un article spécial sur le pouvoir des expressions françaises couramment utilisées par les entrepreneurs.
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